Betteraves sucrières Bilan maussade pour une filière qui doit faire face à des défis de taille
Alors que la récolte des betteraves s’achève sur un bilan plutôt moyen, Eric Lainé et Alain Jeanroy, président et directeur de la Cgb, se préparent à la fin des quotas actée pour 2017. De nombreux travaux sont engagés pour améliorer la compétitivité de la culture et gommer progressivement les 30 % d’écart de coûts de production avec le Brésil.
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Terre-net : La récolte des betteraves se termine. Où sont placés les curseurs ?
Alain Jeanroy : La date de semis moyenne se situe au 1er avril en 2013, en retard de 8 jours par rapport à 2012, et aux cinq dernières années. Le rendement national en betteraves devrait atteindre 84 t/ha à 16°, inférieur à l’année dernière et à la moyenne quinquennale (89 t/ha). Le niveau de richesse en sucre est un peu faible à 17,65 contre 18° l’optimum. Pour compenser, il va falloir travailler plus de racines, les sucreries vont tourner plus longtemps. 110 jours comme en 2012 contre 95 initialement prévus. La tare terre se limite à 12,5 %, grâce au déterrage de près de 60 % des betteraves au champ.
Quant aux surfaces, elles augmentent depuis 2008. La culture a gagné 50.000 ha pour atteindre 391.400 ha en 2013. Elles devraient encore croître de 1,5 à 2 % en 2014 pour du sucre hors quota. La production nationale s’élève à 32,9 Mt de betteraves à 16° de richesse. 21,9 Mt seront consacrées à la fabrication du sucre destiné au marché de l’Union européenne, dont 20,4 Mt du quota et 1,5 Mt de travail à façon pour le compte des Dom. 7,5 Mt seront transformées en alcool et éthanol, 1,5 Mt utilisées par l’industrie chimique et 2 Mt hors quota seront transformées pour l’export sur le marché mondial. Côté rémunération, la récolte 2013 devrait être synonyme de baisse par rapport à 2012, à tous les niveaux, aussi bien du prix de la betterave, que des pulpes, que du niveau de complément.
Tnm : Comment se porte la France face à ses concurrents producteurs de cannes ?
avant de basculer dans un nouveau schéma de
production. » (©Terre-net Média)
Tnm : Quels sont les travaux engagés par la filière pour améliorer la compétitivité ?
Eric Lainé : En sélection génétique, le programme Aker ambitionne de multiplier par deux les gains de productivité, les faisant passer de 2 à 4 t par hectare et par an. La réception des betteraves va continuer à se moderniser : suppression autant que faire se peut des opérations manuelles, sortir un maximum de racines du champ en laissant un maximum de terre.
Tnm : La suppression des quotas a été actée pour 2017. Quelles projections faites-vous pour la filière ?
« Pour que la culture soit rentable,
il faut viser 100 t/ha. » (©Cgb)
Tnm : La fin des quotas pourrait-elle libérer la production ?
Alain Jeanroy : Oui, la principale contrepartie de cette mutation est qu’il n’y aura plus de limite à l’exportation. Reste à savoir à quel prix il sera intéressant d’exporter. Il faudra s’adapter et le maintien d’une filière organisée est un facteur important pour atteindre nos objectifs. Alors que la Commission européenne avait proposé leur abrogation, la détermination du Parlement européen a permis de maintenir les dispositions interprofessionnelles et contractuelles qui assureront un partage équitable des recettes entre planteurs et fabricants de sucre.
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